Islam et politique

"(...) si vous rentrez dans les principes fondateurs, vous vous apercevez que le politique commence là, et il ne faut pas faire commencer le politique avec la gestion du gouvernement, il faut faire commencer le politique dans les fondements, pourquoi? Parce que là, maintenant, vous voyez qu'au nom de ces discussions qu'on a sur la laïcité, on est en train d'éviter les vraies questions, c'est-à-dire là où est le vrai pouvoir qu'il faut discuter." (p. 32)

"(...) nous avons réduit le politique à une dimension du gouvernement et nous n'avons pas compris la multidimentionnalité qui était présente, ça commence par l'individu et sa libération, (...)" (p. 35)

"Pour être élu aux États-Unis ce n'est pas votre capacité intellectuelle ou votre compétence politique qui compte, c'est combien vous mobiliser[z] d'argent pour pouvoir mobiliser ceux qui vont influencer le vote, et si vous ne le savez pas, réveillez-vous." (p. 29)

"Le problème que j'ai avec beaucoup de mouvements islamistes aujourd'hui dans le monde majoritairement musulman, c'est cette obsession du pouvoir et de la reconnaissance du pouvoir, et la réduction du pouvoir à: si je suis élu et si j'ai le pouvoir politique, sans avoir compris tout ce qui doit être impliqué, tous les autres pouvoirs, (...)" (p. 37)

"La langue internationale devient l'anglais, mais c'est politique aussi ça, c'est politique de résister avec nos langues à La Langue qui s'impose à tous, parce que avec la langue ce n'est pas simplement des mots que l'on utilise, c'est une culture, c'est une conception, c'est une façon de s'exprimer." (p. 40)

"Il n'y a aucune alternative musulmane qui est proposé par des Musulmans. Nous avons les principes, mais nous n'avons pas l'alternative, (...), parce que aujourd'hui nous avons réduit en disant, on va prouver aux gens que l'islam ne s'oppose pas à la démocratie, (...)" (p. 40)

(Ramadan, Tariq; 2017; La relation religion-État - Islam et politique - L'impossible État islamique?, "Conférences", El Borhane, Alger)